une poésie de Du Fu – contemplant la montagne sacrée

望嶽 杜甫 Du Fu (712 – 770)

Un poème de Tufu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

望嶽
岱宗夫如何  齊魯青未了
造化鍾神秀  陰陽割昏曉
盪胸生層雲  決眥入歸鳥
會當凌絕頂 一覽眾山小

contemplant la montagne sacrée
La doyenne des montagnes sacrées, à quoi ressemble-t-elle?
Aux pays de Chi et de Lu, vert à n’en plus finir,
la création concentre là sa magie et sa splendeur
l’ubac et l’adret découpent le crépuscule et l’aurore
de ma poitrine élargie naissent les couches de nuages
dans mes yeux tendus traversent les oiseaux qui s’en retournent
je vais escalader jusqu’au sommet,
et d’un regard embrasser les innombrables montagnes minuscules

Traduction : éditions Moundarren – TU FU une mouette entre ciel et terre

Du Fu


la voici lue en mandarin : source https://librivox.org/

wàng yuè
dài zōng fū rú hé
qí lǔ qīng wèi liǎo
zào huà zhōng shén xiù
yīn yáng gē hūn xiǎo
dàng xiōng shēng céng yún
jué zì rù guī niǎo
huì dāng líng jué dǐng
yī lǎn zhòng shān xiǎo

 

◊◊◊◊◊◊◊◊

Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

1000 caractères en 6 style 千字文 copie de Corinne Leforestier

 

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une poésie de Du Fu visite au général HO

杜甫 Du Fu (712 – 770)

Un poème de Tufu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

重過何氏
落日平臺上  春風啜茗時
石欄斜點筆  桐葉坐題詩
翡翠鳴衣桁  蜻蜓立釣絲
自今幽興熟  來往亦無期

Nouvelle visite au général HO
le soleil se couche sur la terrasse
dans le vent printanier c’est le moment de boire le thé
appuyé à la balustrade en pierre j’imprègne mon pinceau d’encre,
et sous les feuilles du paulownia compose un poème
un martin-pêcheur chante sur le portant
une libellule est perchée sur le fil d’un pêcheur
épris désormais du plaisir de la quiétude,
sans prendre rendez-vous souvent je reviendrai ici

Traduction : éditions Moundarren
TU FU une mouette entre ciel et terre


une autre calligraphie du même poème

Un poème de Tufu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

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Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

1000 caractères en 6 style 千字文 copie de Corinne Leforestier

 

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une poésie de Yu Xuanji

鱼玄机 Yu Xuanji (844 – 871)

Un poème de Yu Xuanji calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

江行
大江橫抱武昌斜
鸚鵡洲前戶萬家
畫舸春眠朝未足
夢為蝴蝶也尋花

Naviguant sur le fleuve
Le grand fleuve ceinture Wu chang
en face de l’île du perroquet dix mille maisons
sur la barque peinte mon sommeil printanier ce matin n’est pas encore rassasié
rêvant que je suis un papillon, je pars à nouveau à la recherche des fleurs

Traduction : éditions Moundarren – de l’art poétique de vivre au printemps


une autre calligraphie du même poème

 

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mise à jour annuelle de mon site terracolorosa

Je suis heureuse de vous informer de la mise à jour annuelle
de mon site terracolorosa

Vous pourrez y découvrir une sélection des œuvres réalisées en 2022

Une sélection de lithographies

Une sélection de peintures

Une sélection de gravures
Une exposition à ciel ouvert
la roche aux surgissants

ici Ganesh

Et des calligraphies sont également
à retrouver sur ce blog
depuis avril 2019
un dimanche sur deux
belles découvertes !

Deux poèmes de Yang Wan Li

楊萬里
Yang Wan Li (1127-1206)
下橫山灘頭望金華山

山思江情不負伊
雨姿晴態總成奇
閉門覓句非詩法
只是征行自有詩

Descendant le rapide de la montagne, je contemple la montagne de la fleur d’or

La pensée de la montagne, le sentiment de la rivière ne trompent pas
l’allure du temps pluvieux, l’allure du beau temps, les deux sont admirables
s’enfermer derrière une porte pour rechercher des vers n’est pas la bonne méthode pour composer un poème
c’est seulement quand on voyage que le poème vient naturellement

Un poème de Yang Wan Li calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

晚歸再度西橋

歸近溪橋東複東
蓼花迎路舞西風
草深一鳥忽飛起
侬不覺他他覺侬

De retour le soir, je traverse à nouveau le pont de l’ouest

je rentre par le pont de l’ouest, vers l’est, toujours vers l’est
des fleurs de renouées sur le chemin dansent dans le vent d’ouest
dans les herbes foisonnantes, brusquement, un oiseau s’envole
je ne l’avais pas remarqué, lui m’a remarqué

Yang Wan Li – le son de la pluie
Edition Moundarren

Un poème de Yang Wan Li calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

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une poésie de Wang Wei – mon refuge au pied de Zhong-nan

王维 Wang Wei (701 – 761)

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

終南別業
中歲頗好道,晚家南山陲。
興來每獨往,勝事空自知。
行到水窮處,坐看雲起時。
偶然值林叟,談笑無還期。

Mon refuge au pied de Zhong-nan
Au milieu de l’âge, épris de la voie
Sous le Zhong nan, j’ai choisi mon logis
Quand le désir me prend, seul je m’y rends
Seul aussi à connaître d’ineffables vues
Marcher jusqu’au lieu où tarit la source
Et attendre, assis, que montent les nuages
Parfois, errant je rencontre un ermite :
On parle, on rit, sans soucis du retour.

Traduction : François Cheng – l’écriture poétique chinoise


Le voici lu en mandarin (extrait de librivox – 300 poèmes tangs – volume 3)

zhōngnán bié yè
zhōng suì pō hǎo dào
wǎn jiā nánshān chuí
xīng lái měi dú wǎng
shèng shì kōng zì zhī
xíng dào shuǐ qióng chǔ
zuò kān yún qǐ shí
ǒu rán zhí lín sǒu
tán xiào wú huán qī

Les vers 5 et 6 de ce poème sont célèbres pour exprimer la transformation perpétuelle  de toute chose.

Marcher jusqu’au lieu où tarit la source
Et attendre, assis, que montent les nuages

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une poésie de Wang Wei sur la source aux fleurs de pêchers

王维 Wang Wei (701 – 761)

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

安得捨塵網
拂衣辭世喧
悠然策藜杖
歸向桃花源

Comment se dégager des filets du monde de poussière,
époussetant mon vêtement quitter le tumulte du monde,
et, à l’aise, tenant ma canne en chénopode,
retourner à la source des fleurs de pêchers.

Traduction : Wang Wei – le plein du vide – Edition Moundarren

La Source aux fleurs de pêcher (chinois : 桃花源 ) est une histoire émanant du poème de Tao Yuanming (陶渊明, 365-427, Jin et Song du Sud), “la source aux fleurs de pêcher (桃花源诗).”

Cette œuvre raconte l’aventure d’un pêcheur laïque, qui entre par accident dans une vallée coupée du monde des vivants, aux pêchers en fleurs. Ses habitants vivent dans une forme de paradis. Après avoir découvert leur vie en les écoutant, et après avoir fait le serment de ne pas divulguer leur secret, il s’en retourne dans son pays. Mais il ne peut garder son secret. Le souverain fait effectuer des recherches dans tout le pays, mais en vain. Et le monde des pêchers en fleurs reste une histoire au succès constant à travers les siècles, dans le monde asiatique. (extrait de Wikipedia)

 

Une autre composition calligraphique de ce poème

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 Hier après-midi, tandis que je dessinais dans la lande de genets, deux vols de grues cendrées sont passées au-dessus du col de Chaudon.

Bientôt les premières fleurs de pruniers…

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Intermède au lapin d’eau

Corinne Leforestier – Chaudon – janvier 2023

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Un poème de Li Bai : buvant du vin

李白 – 山中對酌

兩人對酌山花開
一杯一杯復一杯
我醉欲眠卿且去
明朝有意抱琴來

Li Bai (701-762)

buvant du vin avec un ami
Face à face nous buvons; s’ouvrent les fleurs du mont.
Une coupe vidée, une autre, et une autre encore…
Ivre, las, je vais dormir; tu peux t’en aller.
Reviens demain, si tu veux, avec ta cithare!

Traduction François Cheng – L’écriture poétique chinoise – seuil

Un poème de Libai calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

Le voici lu  par François Cheng
extrait de l’émission POÉSIE CHINOISE – Qu’est-ce que la Poésie chinoise ?
France Culture, 1979

liǎng rén duì zhuó shān huā kāi
yī bēi yī bēi fù yī bēi
wǒ zuì yù mián qīng qiě qù
míng zhāo yǒu yì bào qín lái


Une autre calligraphie du même poème

et une autre encore

Les trois ensemble

bonne année du lapin !

 

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la traversée des entournements : dernière peinture 2022

Ma dernière peinture, pour partir explorer l’inconnu …

la traversée des entournements – Technique mixte sur toile – 114 x 146 – © corinne leforestier

J’aime me perdre dans la peinture lorsque je peins.
Y retrouver des traces laissées par accident et partir en cheminements variés.
Les extraits suivants du texte Émergences-résurgences d’Henri Michaux expriment bien ce que je cherche en peignant.
Et c’est sans fin, toujours ouvert sur l’inconnu à découvrir.

Peindre pour manipuler le monde (les formes), et tâter de plus près, directement. Je devais sans doute rencontrer la peinture. La peinture est une base où on peut commencer à zéro. Support qui doit moins aux ancêtres. Au moins je fais éclater un des couvercles qui me retenait.

[…]

Par mon incapacité, riche au moins en surprises, je me donne des surprises… plus qu’ailleurs, jeune par jeune savoir. Par les chocs, les bévues. (Et non pas fixé au résultat tel quel, mais pour savoir ce qui viendra après, Peinture-étape.)

[…]

Peinture pour l’aventure, pour que dure l’aventure de l’incertain, de l’inattendu. Après des années toujours encore l’aventure.

Émergences-résurgences – Henri Michaux

Quelques détails de la peinture pour partir en exploration …

Je vous souhaite pour 2023 de cheminer
de découvertes en surprises,
de rester toujours dans l’Ouvert…

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Fièrement propulsé par Terracolorosa & Thème par Anders Norén