估客行

Chant du marchand voyageur

李白
Li Bai (701-762)

海客乘天風
將船遠行役
譬如雲中鳥
一去無蹤跡

le voyageur des mers chevauche les vents du ciel
il appareille sa jonque pour de longues expéditions
comme un oiseau dans les nuages
une fois parti pas la moindre trace

traduction Cheng Wing Fun & Hervé Collet  – Li Po buvant seul sous la lune – Edition Moundarren

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

Le même poème calligraphié dans un format plus petit (45 x 35)

Peut-on encore vivre cet idéal taoïste aujourd’hui ?…

◊◊◊◊◊

Un autre voyageur nous a quitté samedi dernier et a presque réussi à le faire incognito. C’est Julos Beaucarne…

Même si notre histoire
Paraît dérisoire
Dans le temps qui fuit
Même si elle est vaine
Cette course humaine
Vers quoi et vers qui
Ce petit royaume
Sans majordome
C’est chez lui

Jamais à la traîne
Viens si le vent t’amène
J’ai du Frascati
Ne crains pas la pluie
De canard t’habilles
Amène Sophie
Au petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Dans un coin de silence
Une mouche danse
Sur un air de gigue
Des cheveux de neige
Des yeux qui recherchent
On ne sait quoi ni qui
Ce petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Un pied dans la tombe
La mort fait sa ronde
Et tu lui souris
Sa faux est à la porte
On sait qu’elle est proche
Mais ce qui la séduit
C’est ce petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Si tu passes outre
Si dans une poutre
On t’enferme aussi
Tu passeras en douce
Comme sur de la mousse
Vite en paradis
Dans ce petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Julos Beaucarne

Vous pouvez aussi écouter ce texte mis en musique
dans cet enregistrement INA…

Beau voyage !…


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