Catégorie : poésie Page 7 of 9

Un poème de Lu Yu : entendant une flûte

Il fait froid et il neige à Chaudon; j’ouvre l’anthologie
« le poêle et le poète et autres plaisirs poétiques de l’hiver » des éditions Moundarren,
la feuillette au coin du feu et m’arrête sur ce poème : « entendant une flûte »
Le texte me plaît, d’autant que j’entends Vahé jouer de sa nouvelle flûte à bec alto en arrière fond.

Je vais voir en fin de recueil quel en est l’auteur et découvre qu’il s’agit de Lu Yu.
Décidément je rencontre souvent ce poète sur mon chemin !

Voici ce poème calligraphié en xingcao

Un poème de Lu Yu calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier

聞笛
陸游

雪飛數片又成晴
透瓦清霜伴月明
一曲忽聞高士笛
臨窗和以讀書聲

entendant une flûte de Lu Yu (1125 – 1210)
la neige volette, après quelques flocons déjà l’éclaircie
à travers les tuiles percées le givre sévère accompagne la lune lumineuse
soudain j’entends une mélodie, un homme au cœur noble joue de la flûte
à la fenêtre l’accompagne ma voix qui scande un livre

le poêle et le poète – Edition Moundarren p 79


Le  caractère xuě neige est composé des caractères :
yǔ pluie et shǒu main

Neige : la pluie et la main
la pluie qu’on peut retenir dans la main

雪 en kaishu, xingshu, caoshu de haut en bas

neige

pluie

main

Une autre calligraphie du même poème

 

la neige à Chaudon – hiver 2021

Belles journées…

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un poème de Cha ching hsing qui parle d’étoiles et de lucioles pour fêter le rapprochement de Saturne et de Jupiter

Dans les nuits du 20 et du 21 décembre 2020, les planètes Saturne et Jupiter seront très proches et visibles à l’œil nu plein sud-ouest juste après le coucher du soleil.

Pour plus de renseignement
le site d’astronomie où j’ai trouvé ces renseignements


Pure coïncidence si je travaillais depuis quelques temps
ce poème de
查慎行 ?

舟中書所見
查慎行

月黑漁見燈
孤光一點螢
微微風簇浪
散作滿河星

nuit dans la barque, décrivant ce que je vois
de Cha ching hsing (1650~1727)

sous la lune assombrie apparaissent les lampes des pêcheurs
la lumière solitaire d’une luciole,
quand le vent léger éveille les vagues,
dispersée remplit le fleuve d’étoiles

« De l’art poétique de vivre en automne » p 76  – Edition Moundarren


Une calligraphie au même format (70 x 45) de ce  poème avec une autre composition

et cette dernière dans un format plus petit (45 x 35)


Chemin faisant j’ai découvert sur le site de la vidéothèque du CNRS
l’histoire de l’une des premières carte astronomique de l’astronomie chinoise antique.

Il s’agit de l’atlas de Dunhuang composé vers 649-684,
sous la dynastie Tang (618-907).

le dieu de la foudre

Pour en savoir plus, vous pouvez :

voir le film de la vidéothèque du CNRS
La carte céleste de Dunhuang

A noter que La vidéothèque du CNRS sera fermée du 24 décembre au 03 janvier inclus.

et écouter l’émission de france-inter
https://www.franceinter.fr/emissions/les-savanturiers/les-savanturiers-14-mai-2017

Bon solstice d’hiver 2020 …

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Un poème de Lu Yu : à l’attention des visiteurs

Les deux derniers vers de ce poèmes constitueront l’enseigne de notre maison-galerie que nous aménageons depuis juillet 2020 à Chaudon.
Depuis  mi octobre, je travaille ce poème et m’exerce à le calligraphier en plusieurs formats.
Voici un premier résultat.

Un poème de LuYu calligraphié en xingcao en 2020 – © corinne leforestier – 72 x 56

示客
陸游

桑枯成陰白草香
繅車聲裡午風涼
客來莫說人間事
且共山林夏日長

à l’attention des visiteurs de Lu Yu (1125 – 1210)
dans l’ombrage formé par les mûriers,
l’odeur de cent plantes
à midi, dans le vent frais le bruit des rouets
sur lesquels sont dévidés les cocons de soie
visiteurs, ne parlez pas des affaires du monde
mieux vaut avec la montagne et la forêt partager
cette longue journée d’été

Lu Yu le viel homme qui n’en fait qu’à sa guise – Edition Moundarren p 61


Ci-dessous deux essais de calligraphies des deux derniers vers.

La version définitive sera plus grande (200 x 50)…
A suivre au printemps !

format 70 x 40 Format 150 x 50

En attendant l’œuvre définitive, voici enfin trois photos du futur havre de paix

à bientôt

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Wang Wei – Un soir d’automne dans un chalet de montagne

王维 – 山居晚秋

Wang Wei (701 – 761)
Un soir d’automne dans un chalet de montagne

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2020 – © corinne leforestier

空山新雨後
天氣晚來秋
明月松間照
清泉石上流
竹喧歸浣女
蓮動下漁舟
隨意春芳歇
王孫自可留

Dans la montagne déserte
La pluie est tombée à nouveau
Le soir il fait déjà un temps d’automne
Le clair de lune se répand entre les pins
La source limpide galope sur le gravier
Des bambous parviennent
Des cris des lavandières sur le chemin de retour
Les lotus dansent au passage des bateaux
Les plantes printanières sont fanées depuis longtemps
Mais vous pouvez rester ici mes amis charmants

Traduction de Shi bo


Le premier vers de ce poème

Dans la montagne déserte la pluie est tombée à nouveau

Un poème de Lu Yu : au cours de l’été

夏日
陸游

溪漲清風拂面
月落繁星滿天
數只船橫浦口
一聲笛起山前

au cours de l’été de Lu Yu (1125 – 1210)
au bord de la rivière au flot gonflé le vent frais caresse mon visage
la lune s’est couchée, un essaim d’étoiles remplit le ciel
quelques barques de guingois dans la crique
d’une flûte un air mélodieux s’élève sur la montagne en face

L’art de la sieste « L’été » – Edition Moundarren


Dans ce poème, 6 caractères comportent le radical eau:
shuǐ

Il s’agit des mots ruisseau, monter, limpide, tomber, plein/rempli et confluent.

Les voici calligraphiés successivement en kaishu, xingshu et caoshu

ruisseau

monter zhǎng

limpideqing

tomberluò

rempli, plein 滿 mǎn

confluent


le premier vers du poème

溪漲清風拂面

xī zhǎng qīng fēng fú miàn

au bord de la rivière au flot gonflé le vent frais caresse mon visage

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Pei Di – Colline Huazi – un poème calligraphié selon deux compositions

裴迪 – 華子崗

Un poème de Peidi calligraphié en xingcao en 2020 – 70 x 45 © corinne leforestier

Un poème de Peidi calligraphié en xingcao en 2020 – 70 x 45 © corinne leforestier

 

日落松風起
還家草露晞
雲光侵履跡
山翠拂人衣

Pei Di (716 – ?)
Colline HuaZi

Le vent se lève parmi les pins
Sur le chemin du retour la rosée évaporée, les herbes sont sèches
La lumière à travers les nuages illumine les traces de nos pas
La verdure de la colline caresse nos habits

Traduction de Shi bo


Et voici le même poème calligraphié sur un plus petit format en trois colonnes

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Un poème de Po Chu Yi

Un poème de Po Chu Yi calligraphié en xingcao en 2020 - © corinne leforestier

Un poème de Po Chu Yi calligraphié en xingcao en 2020 – © corinne leforestier


白居易

置琴曲機上
慵坐但含情
何煩故揮弄
風弦自有聲

Le Ch’in de Po Chu Yi (772 – 846)

Le ch’in est posé sur une table en bois noueux
bien qu’assis paresseusement, j’aspire à y exprimer mon sentiment
inutile d’agiter mes doigts
le vent caressant les cordes improvise un air

Po Chu Yi  « un homme sans affaire » – Edition Moundarren


Voici une autre calligraphie du même poème au même format (70 x 45)

et une autre dans un format plus petit (45 x 35)


le dernier vers du poème

風弦自有聲

fēng xián zì yǒu shēng

le vent caressant les cordes improvise un air

Le Ch’in (Guqin) est un instrument de musique traditionnel chinois à sept cordes de la famille des cithares
古琴

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Un poème de Han Shan

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2020 70 x 50 – © corinne leforestier

寒山詩

碧澗泉水清
寒山月萃白
默知神自明
觀空境逾寂

Un poème de Han Shan (VII-VIIIè)

torrent de jade, source claire
la lune sur Han Shan, lumière blanche
compréhension tacite, l’esprit originellement clair
à contempler le vide s’épanouit le silence

Han Shan « merveilleux le chemin de Han shan » – Edition Moundarren


et voici 2 autres calligraphies du même poème


觀空

voir le vide

voir le vide : au pied du rocher - Chaudon - 11 avril 2020

 

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Meng HaoRan – aube au printemps : vidéo d’une calligraphie mise en musique par Jean Christophe Rozaz

Pour apporter un peu de légèreté et accueillir en musique le printemps qui vient, voici une vidéo.
Elle présente la calligraphie en caoshu du poème « aube au printemps » de Meng Haoran,  mise en musique par Jean-christophe Rozaz.

Création à Nankin – Août 2018
Le coeur Polysons – Piano : Mathieu Picard – Direction : Elisabeth Trigo


Ce même poème calligraphié dans mon atelier le 14 mars 2020

calligraphie en caoshu – 50 x 70 © Corinne Leforestier 2020

 

孟浩然-春曉

春眠不覺曉
處處聞啼鳥
夜來風雨聲
花落知多少

Meng Haoran (689 – 740)
Aube au printemps

Le sommeil au printemps dure au-delà de l’aube
Partout me parviennent des piaillements d’oiseaux
Dans la nuit j’entends le murmure du vent et de la pluie
Sais-tu combien de fleurs sont tombées ainsi ?

Traduction de Shi Bo


En vous souhaitant un beau printemps !

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Un poème de Yang Wan Li : les oiseaux du froid calligraphié en deux formats

un poème de Yang Wan Li calligraphié en xingcao en 2020 sur papier de riz 70 x 45

寒雀 – 楊萬里

百千寒雀下空庭
小集梅梢語晚晴
特地作團喧殺我
忽然驚散寂無聲

Les oiseaux du froid – Yang Wan Li (1127-1206)

cent, mille oiseaux du froid descendent dans la cour déserte
un moment ils se rassemblent dans les branches du prunier,
parlent entre eux de cette belle soirée
ils forment des bandes pour jacasser, exprès me cassent les oreilles
soudain ils se dispersent, silence, plus un seul bruit

Yang Wan Li – le son de la pluie
Edition Moundarren

et voici une autre calligraphie du même poème sur petit format
(papier de riz 50 x 34)

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