Catégorie : LI BAI Page 1 of 2

Un poème de Li Bai : contemplant le pic des cinq vieillards du Lu shan

李白 – 登廬山五老峰

廬山東南五老峰
青天削出金芙蓉
九江秀色可攬結
吾將此地巢雲鬆

Li Bai (701-762)

contemplant le pic des cinq vieillards du Lu shan
Le pic des Cinq vieillards, au sud-est du Lu shan,
dans le ciel d’azur découpe un lotus en or
la splendeur des Neufs affluents est à portée de main
ah ! construire ici mon nid, parmi les pins et les nuages

Li Po “buvant seul sous la lune” – Edition Moundarren

poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2024 par Corinne Leforestier

Une autre calligraphie du même poème

Chaudon – en contemplant les nuages à l’ombre des pins

vers 4 du poème – ah ! construire ici mon nid, parmi les pins et les nuages

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游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

Deux longs poèmes de Li Bai : ascension du mont Tai (2/2)

李白 – 游山太 李白

平明登日觀,舉手開雲關。
精神四飛揚,如出天地間。
黃河從西來,窈窕入遠山。
憑崖覽八極,目盡長空閒。
偶然值青童,綠髮雙雲鬟。
笑我晚學仙,蹉跎凋朱顏。
躊躇忽不見,浩蕩難追攀。

Li Bai (701-762)

Ascension du mont Tai
à l’aube je monte au Pic d’où l’on contemple le soleil levant
levant la main je pousse la porte des nuages
mon esprit s’envole dans les quatre directions,
comme jaillissant du ciel et de la terre
le fleuve Jaune arrive de l’ouest,
serpentant entre les lointaines montagnes
au bord du précipice je contemple les huit pôles
mon regard embrasse le ciel vaste et serein
par hasard je rencontre un jeune immortel,
à la chevelure dense, au double chignon comme des nuages
il rit de moi qui apprends si tardivement l’art de l’immortalité
tout le temps perdu, de mon visage la jeunesse s’est fanée
j’hésite, soudain il a disparu
dans l’immensité comment le retrouver?

Traduction : éditions Moundarren – Tao

游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2023

 

 

libai

 

 

 

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Deux longs poèmes de Li Bai : ascension du mont Tai (1/2)

李白 – 游山太 李白

朝飲王母池,瞑投天門關。
獨抱綠綺琴,夜行青山間。
山明月露白,夜靜松風歇。
仙人游碧峰,處處笙歌發。
寂靜娛清輝,玉真連翠微。
想象鸞鳳舞,飄颻龍虎衣。
捫天摘匏瓜,恍惚不憶歸。
舉手弄清淺,誤攀織女機。
明晨坐相失,但見五雲飛。

Li Bai (701-762)

Ascension du mont Tai
À l’aube je bois dans l’étang de la mère céleste
Au crépuscule je frappe à le porte du ciel
seul, portant mon ch’in précieux,
la nuit je me promène dans la montagne bleue
sur la montagne, la lune est claire, la rosée blanche
la nuit est calme, dans les pins le vent s’est tu
des immortels se promènent sur les pics émeraudes
de partout montent des chants accompagnés par des orgues à bouche
dans la quiétude, je jouis du clair de lune
Le temple du vrai Jade est noyé dans la vapeur bleue des montagnes
je m’imagine phénix en train de danser
flotte ma robe aux dessins de tigre et de dragon
Je touche le ciel, cueille l’étoile Pao Kuo
enchanté je ne pense plus à m’en retourner
je lève ma main, elle joue avec le fleuve céleste
maladroite elle accroche le métier de la Tisserande
soudain le jour se lève, tout disparaît
seuls défilent les nuages aux cinq couleurs

Traduction : éditions Moundarren – Tao

ascension du mont tai de libai 游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

 


Li Bai chantant un poème
encre sur papier de Liang Kai (XIIIe siècle)

 

 

à suivre …

 

 

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Un poème de Li Bai : buvant du vin

李白 – 山中對酌

兩人對酌山花開
一杯一杯復一杯
我醉欲眠卿且去
明朝有意抱琴來

Li Bai (701-762)

buvant du vin avec un ami
Face à face nous buvons; s’ouvrent les fleurs du mont.
Une coupe vidée, une autre, et une autre encore…
Ivre, las, je vais dormir; tu peux t’en aller.
Reviens demain, si tu veux, avec ta cithare!

Traduction François Cheng – L’écriture poétique chinoise – seuil

Un poème de Libai calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

Le voici lu  par François Cheng
extrait de l’émission POÉSIE CHINOISE – Qu’est-ce que la Poésie chinoise ?
France Culture, 1979

liǎng rén duì zhuó shān huā kāi
yī bēi yī bēi fù yī bēi
wǒ zuì yù mián qīng qiě qù
míng zhāo yǒu yì bào qín lái


Une autre calligraphie du même poème

et une autre encore

Les trois ensemble

bonne année du lapin !

 

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un poème de Li Bai – Dans la montagne …

山中問答

Dans la montagne question et réponse

李白
Li Bai (701-762)

問余何意棲碧山
笑而不答心自閑
桃花流水窅然去
別有天地非人間


Vous me demandez pourquoi je perche sur la montagne émeraude
je ris, sans répondre, le cœur libre
les fleurs de pêchers, au fil de l’eau s’éloignent
ciel et terre ici diffèrent du monde ordinaire

Editions moundarren – Li Po buvant seul sous la lune

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

Le poème lu en chinois

 

山中問答  – 李白

問余何意棲碧山
笑而不答心自閑
桃花流水窅然去
別有天地非人間

shān zhōng wèn róng – lǐ bái

wèn yú hé yì qī bì shān
xiào ér bù dā xīn zì xián
táo huā liú shuǐ yǎo rán qù
bié yǒu tiān dì fēi rén jiān

Bonne année 2022
à danser sous la lune ?

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un poème de Li Bai -Air ancien (42ème)

古風第四十二首

Air ancien (42ème poème)

李白
Li Bai (701-762)

搖裔雙白歐 鳴飛滄江流
宜與海人狎 豈伊雲鶴儔
寄影宿沙月 沿芳戲春洲
吾亦洗心者 忘機從爾游

Dans un ébrouement d’ailes, deux blanches mouettes
Elles crient en survolant la rivière azurée
Familiers avec ceux qui les aiment vraiment
Comment se lieraient-elles avec les grues mesquines ?
Elles dorment sur le sable au clair de lune
Et jouent en liberté sur les îlots printaniers
je possède moi aussi un esprit purifié
Oubliant mes soucis, pour flâner je vous suis.

Traduction française de Florence Hu-Sterck – Air ancien (42ème poème) poème de Libai destinés aux calligraphes

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

Une autre calligraphie du même poème : voyez-vous les différences ?

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un poème de Li Bai – le mont cuivre

銅山

Le mont cuivre

李白
Li Bai (701-762)

我愛銅官樂
千年未擬還
要須回舞袖
拂盡五松山

 

Traduction mot à mot

Moi aimer / mont Cuivre / joie
Mille années / non penser revenir
Vouloir alors / tournoyer dansantes manches
Frôler d’un coup / cinq-pins colline

◊◊◊◊◊◊

J’aime le mont Cuivre , c’est ma joie
Mille ans j’y resterais sans retour
Je danse à ma guise : ma manche flottante
Frôle, d’un seul coup tous les pins des cimes !

traduction François Cheng  – L’écriture poétique chinoise – Points Essais

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

 

voici une autre  calligraphie de ce même poème. Voyez-vous les différences ?

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un poème de Li Bai – visite au maître Yong dans son ermitage

尋雍尊師隱居

Visite au maître Yong dans son ermitage

李白
Li Bai (701-762)

群峭碧摩天
逍遥不记年
撥雲尋古道
倚樹聽流泉
花暖青牛卧
松高白鹤眠
語來江色暮
獨自下寒煙

parmi une foule de pics émeraude qui frôlent le ciel
tu vis librement, oubliant les années
écartant les nuages je suis un sentier antique
m’appuyant aux arbres j’écoute couler les sources
dans la tiédeur des fleurs des buffles noirs sont couchés
à la cime des pins des grues blanches dorment
tandis que nous parlons, sur le fleuve se posent les couleurs du crépuscule
seul, je redescends dans la brume froide

traduction Cheng Wing Fun & Hervé Collet  – Li Po buvant seul sous la lune – Edition Moundarren

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

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un poème de Li Bai – chant du voyageur

估客行

Chant du marchand voyageur

李白
Li Bai (701-762)

海客乘天風
將船遠行役
譬如雲中鳥
一去無蹤跡

le voyageur des mers chevauche les vents du ciel
il appareille sa jonque pour de longues expéditions
comme un oiseau dans les nuages
une fois parti pas la moindre trace

traduction Cheng Wing Fun & Hervé Collet  – Li Po buvant seul sous la lune – Edition Moundarren

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

Le même poème calligraphié dans un format plus petit (45 x 35)

Peut-on encore vivre cet idéal taoïste aujourd’hui ?…

◊◊◊◊◊

Un autre voyageur nous a quitté samedi dernier et a presque réussi à le faire incognito. C’est Julos Beaucarne…

Même si notre histoire
Paraît dérisoire
Dans le temps qui fuit
Même si elle est vaine
Cette course humaine
Vers quoi et vers qui
Ce petit royaume
Sans majordome
C’est chez lui

Jamais à la traîne
Viens si le vent t’amène
J’ai du Frascati
Ne crains pas la pluie
De canard t’habilles
Amène Sophie
Au petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Dans un coin de silence
Une mouche danse
Sur un air de gigue
Des cheveux de neige
Des yeux qui recherchent
On ne sait quoi ni qui
Ce petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Un pied dans la tombe
La mort fait sa ronde
Et tu lui souris
Sa faux est à la porte
On sait qu’elle est proche
Mais ce qui la séduit
C’est ce petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Si tu passes outre
Si dans une poutre
On t’enferme aussi
Tu passeras en douce
Comme sur de la mousse
Vite en paradis
Dans ce petit royaume
Sans majordome
Chez lui

Julos Beaucarne

Vous pouvez aussi écouter ce texte mis en musique
dans cet enregistrement INA…

Beau voyage !…


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un poème de Li Bai – assis seul devant le mont Jingting

獨坐敬亭山

Assis seul devant le mont Jingting

李白
Li Bai (701-762)

眾鳥高飛盡
孤雲獨去閑
相看兩不厭
隻有敬亭山

Les oiseaux s’éloignent très haut et disparaissent
Un nuage solitaire s’efface avec nonchalance
Le mont et l’homme se contemplent sans cesse
Je sens que seul existe le mont Jingting propice

traduction Shi Bo

Un poème de Li Bai calligraphié en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier sur papier de riz 70 x 45

Le même poème calligraphié dans un format plus petit (45 x 35)

Ce quatrain est l’un des plus mystérieux de la poésie Tang.
C’est sans doute pourquoi les traductions varient.
En voici d’autres.

Tout d’abord, la traduction mot à mot du titre avec pinyin

seul
zuò assis
jìng respect hommage
tíng 1-pavillon ;
2-dressé de toute sa hauteur
shān montagne

      –

1
Contemplant le mont Ching-t’ing
Les oiseaux s’envolent, disparaissent.
Un dernier nuage, oisif, se dissipe.
à se contempler l’un l’autre,
il ne reste que le mont Révérence

traduction François Cheng – Entre source et nuage

 2
Seul assis face au mont Chin ting
Les oiseaux s’envolent haut et disparaissent
Un nuage solitaire, oisif, s’éloigne
à nous contempler sans nous lasser
seul le mont Ching ting

traduction Cheng wing fun & Hervé Collet  – Lipo buvant seul sous la lune – Edition Moundarren

3
Assis seul devant le mont respect
Une volée d’oiseaux a disparu.
Indolent dans le ciel – un seul nuage.
Nous regardant tous deux sans nous lasser
Tant qu’il ne reste plus que la montagne.

traduction André Markowicz  – Ombres de Chine

4
Assis devant le mont Jingting
Les oiseaux s’effacent en s’envolant vers le haut
Un nuage solitaire s’éloigne dans une grande nonchalence
Seuls, nous restons face à face, le Mont Jingting et moi
Sans nous lasser jamais l’un de l’autre

traduction JMG Le Clezio / Dong Qiang
Le flot de la poésie continuera de couler

chacun son mont jingting; voici celui de Chaudon

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