Étiquette : peinture

Pluie orageuse

Une nouvelle peinture pour temps incertains

pluie d'orage - peinture 90 x 70

Pluie orageuse – technique mixte sur toile 90 x 70 – 2020 © Corinne Leforestier

Fait-elle écho à ce texte de André Du Bouchet ?

Fleurs

        Pas plus haut,
                        où elles s’arrêtent, ces eaux
bleues ! Que le premier escarpement des fleur tout à coup transpirant dans l’air froid,
                                                           et aussi rude.

 

                                           Mais le baiser, venu
par les fonds raboteux, où, poussiéreuse brassée, je disparais dans le jour qui attend le soleil.

 

                           Qu’elles ne l’arrêtent pas, la façade
sera rendue, elle, aux pierres.

 

     Parmi les fleurs, encore, ceinturée par la chaleur
du nuage, puis par le vent, au cœur des routes,
                                               le nuage ! Se heurtant à
ce qui a fleuri.

 

     S’il faut, pour qu’elles grandissent, avoir
croulé
jusqu’au bleu,
                         la sauge,
                                             à quelque route.

                                                

                                              Plus tard, comme le pas,
la nuit, les voit, leurs faces maintenant tendues,
                                                       linge dans l’air ras !

 

André du Bouchet – ou le soleil – poésie / Gallimard p 145

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Printemps, ici, ailleurs : une nouvelle peinture

Le printemps est là. Il m’a inspiré une nouvelle peinture.

Printemps, ici, ailleurs - technique mixte sur toile 130 x 90 – 2020 © corinne leforestier

Printemps, ici, ailleurs – technique mixte sur toile 130 x 90 – 2020 © Corinne Leforestier

En ces temps arrêtés, partager un texte de Paul Eluard

Ailleurs ici partout

[…]
Là je vois de près et de loin
Là je m’élance dans l’espace
Le jour la nuit sont mes tremplins
Là je reviens du monde entier
Pour rebondir vers chaque chose
Vers chaque instant et vers toujours
Et je retrouve mes semblables

Je parle d’un temps délivré
Des fossoyeurs de la raison
Je parle de la liberté
Qui finira par nous convaincre
Nul n’aura peur du lendemain
L’espoir ne fait pas de poussière
Rien ne sera jamais en vain

Je cherche à me créer une épreuve plus dure
Qu’imaginer ce monde tel qu’il pourrait être
Je voudrais m’assurer du concret dans le temps
Partir d’ici et de partout pour ailleurs

Ouvrir vraiment à l’homme une porte plus grande
[…]

Paul Eluard – Poésie ininterrompue – Œuvre poétique VI
Éditions du club de l’honnête homme p 180

En vous souhaitant un beau printemps à rêver les créations à venir.
Dans cette édition, ce poème est précédé d’une citation de Diderot :

Il y a quelque adresse à avoir mis mes idées dans la bouche d’un homme qui rêve: il faut souvent donner à la sagesse l’air de la folie, afin de lui procurer ses entrées; j’aime mieux qu’on dise: « Mais cela n’est pas si insensé qu’on croirait bien »,
que de dire : « Écoutez-moi, voici des choses très-sages. »

Diderot – lettre à Sophie Volland

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mise à jour annuelle de mon site terracolorosa

Je suis heureuse de vous informer de la mise à jour annuelle
de mon site terracolorosa

Vous pourrez y découvrir une sélection des œuvres réalisées en 2019

Une sélection d’encres

Une sélection de peintures
ici : la balade à 360 °

Une sélection de gravures
Une exposition à ciel ouvert
la souche saule de l’anse inversée

Sur un extrait de Tchouang-Tseu (le rêve du papillon)

Le rêve du papillon
3 exemplaires sur cahier impérial 14 x 17
11 encres et calligraphies originales

Et des calligraphies sont également
à retrouver sur ce blog
depuis avril 2019
un dimanche sur 2
belles découvertes !

Premières neiges : une nouvelle peinture

Les premières neiges sont là, elles m’ont inspiré une nouvelle peinture.

Premières neiges – technique mixte sur toile 146 x 114 – 2019 – © Corinne Leforestier

Et dans le tumulte silencieux résonne un poème de Supervielle

Descente de Géants

Montagnes derrière, montagnes devant
Batailles rangées d’ombres, de lumières,
L’univers est là qui enfle le dos,
Et nous, si chétifs entre nos paupières,
Et nos cœurs toujours en sang sous la peau.

Faut-il que pour nous brûlent tant d’étoiles
Et que tant de pluie arrive du ciel,
Et que tant de jours sèchent au soleil
Quand un peu de vent éteint notre voix,
Nous couchant le long de nos os dociles ?

Viendront les géants tombés d’autres mondes,
Ils enjamberont les monts, les marées,
Et vérifieront si la terre est ronde,
Par dérision, de leurs grosses mains,
Ou bien, reculant, de leurs yeux sans bords.

Jules Supervielle – La fable du monde
Poésie Gallimard Pléiade NRF p 402

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Nature en chemin

L’un des motifs récurrents de ses toiles est celui de la route, du chemin, du fleuve qui s’éloigne. Si, en tant qu’élément formel, il a pour fonction de structurer fermement la composition, il agit aussi comme image métaphorique de l’appropriation des lieux par le cheminement, invitant le spectateur à pénétrer plus avant dans le paysage, comme si le peintre désirait l’entraîner sur ses pas pour l’introduire dans ces lieux aimés et maintes fois parcourus. 

Cette citation de Dominique Brachlianoff à propos des peintures de Sisley, pourrait souvent s’appliquer à mon travail artistique.

Le chemin, le sentier, la clue, le ravin : bref tout ce qui fait “passage” se retrouve souvent au cœur de mes œuvres. Elles sont une invitation à la balade quand le paysage s’ouvre devant soi.

Voici une peinture réalisée ce printemps où vous pourrez cheminer.

ur l’eau - technique mixte sur toile 120 x 120 – 2019

Sur l’eau – technique mixte sur toile 120 x 120 – 2019 © corinne leforestier

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Les transparents : entre rêve et réalité

Voici un autre paysage qui surgit régulièrement.
Fait de rochers, d’eau, d’air, de personnages à découvrir : ici j’en ai trouvés deux (apparus inopinément et reconnus a posteriori) : une impératrice et un maître zen. Les trouverez-vous ?
Se rencontreront-ils ?

Les transparents - technique mixte sur toile 90 x 70 – 2019 © corinne leforestier

Les transparents – technique mixte sur toile 90 x 70 – 2019 © corinne leforestier

L’inspiration d’une telle peinture réside entre Rêve et Réalité.

Réalité,

car la peinture faite en atelier reflète un paysage intérieur qui s’est cristallisé au fil des balades et des croquis dessinés presque quotidiennement.

Il y en a des centaines. Ce sont des heures passées assise dans la lande à l’ombre des pins, ou sur les rochers au bord des ruisseaux : un vrai bonheur.

C’est comme une contemplation-méditation. L’exercice consiste, tantôt à  capter les grandes lignes du paysage, tantôt à comprendre par l’observation la genèse de la forme, et l’agencement des éléments les uns par rapport aux autres.

En voici quelques échantillons : des croquis des ravins de Chaudon.

12 croquis A4 horizontaux – encre de chine © corinne leforestier

Et enfin, les jours fastes, capter une “essence plus subtile” ?

2 croquis A4 verticaux – craie © corinne leforestier

Rêve,

car comme le dit Gauguin : “Un conseil, ne copiez pas trop d’après nature. L’art est une abstraction. Tirez-la de la nature en rêvant devant et pensez plus à la création qu’au résultat…”.

ou Klee

“L’art ne rend pas le visible, il rend visible.”
“Tout visible est un invisible élevé au rend de mystère.”

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Toujours la même peinture ?

En contemplant la dernière peinture en cours posée sur le chevalet, je m’interroge : d’où viennent ces deux ou trois paysages qui surgissent en variations multiples au fil des ans ?
Quels sont-ils : des souvenirs ? Des lieux à atteindre ?

Le jeu est toujours le même : il consiste à apposer des touches de peintures pour s’y perdre jusqu’à trouver où se reposer, puis s’imprégner des couleurs, des matières des atmosphères rêvées, imaginées.
Les éléments inspirants sont l’eau, la pierre, les arbres, souvent un chemin, parfois une vue plongeante comme si le paysage survenait du regard d’un oiseau.
Toujours la nature et l’homme dilué jusqu’à l’effacement comme dans ce poème de René Char :

♦♦♦♦♦♦

[…] Tour à tour, coteau luxuriant, roc désolé, léger abri, tel est l’homme, le bel homme déconcertant.

Disparu, l’élégance de l’ombre lui succède. L’énigme a fini de rougir.

Nota. – Cessons de miroiter. Toute la question sera un moment, de savoir si la mort met bien le point final à tout. Mais peut-être notre cœur n’est-il formé que de la réponse qui n’est point donnée ? […]

Extrait du rempart de brindilles – Les Matinaux – René Char
Poésie / Gallimard p 121

les miroitants

Les miroitants (en cours de création) – technique mixte sur toile 120 x 120 – 2019- ©Corinne Leforestier

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La lande

Calligraphier m’emmène sur les traces des poètes chinois.
Peindre c’est aussi  poursuivre un voyage …

La lande – technique mixte sur toile 150 x 120 – 2014 – © Corinne Leforestier

En écho, ce poème de Kenneth White

♦♦♦♦♦♦

Lettre à un vieux calligraphe

Cent jours passés
par les grèves et les montagnes

à l’affût
du héron et du cormoran

puis écrire ceci
à la lisière du monde

dans un silence devenu
une seconde nature

et connaître à la fin
dans le crâne, dans les os

le sentier du vide.

Kenneth White – un monde ouvert
Poésie / Gallimard p 47

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Le maître à la cascade

Dans divers poèmes chinois, comme celui de Jia Dao,
le maître est parti …  Mais Où ?

J’ai imaginé cette peinture “le maître à la cascade”
pour le chercher. Le trouverez-vous ?

Le maître à la cascade - technique mixte sur toile 150 x 120 – 2015 © corinne leforestier

Le maître à la cascade – technique mixte sur toile 150 x 120 – 2015  © Corinne Leforestier

Voici un  texte de Guillevic qui pourrait  faire écho…

♦♦♦♦♦♦

Où ?

Ce qui n’est pas dans la pierre,
Ce qui n’est pas dans le mur de pierre et de terre,
Même pas dans les arbres,
Ce qui tremble toujours un peu,
Alors c’est dans nous.

Guillevic Sphère
poésie/Gallimard p 39

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