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Un poème de Li Bai : buvant du vin

李白 – 山中對酌

兩人對酌山花開
一杯一杯復一杯
我醉欲眠卿且去
明朝有意抱琴來

Li Bai (701-762)

buvant du vin avec un ami
Face à face nous buvons; s’ouvrent les fleurs du mont.
Une coupe vidée, une autre, et une autre encore…
Ivre, las, je vais dormir; tu peux t’en aller.
Reviens demain, si tu veux, avec ta cithare!

Traduction François Cheng – L’écriture poétique chinoise – seuil

Un poème de Libai calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

Le voici lu  par François Cheng
extrait de l’émission POÉSIE CHINOISE – Qu’est-ce que la Poésie chinoise ?
France Culture, 1979

liǎng rén duì zhuó shān huā kāi
yī bēi yī bēi fù yī bēi
wǒ zuì yù mián qīng qiě qù
míng zhāo yǒu yì bào qín lái


Une autre calligraphie du même poème

et une autre encore

Les trois ensemble

bonne année du lapin !

 

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Trois poèmes de Han Shan

Voici trois nouveaux poèmes de Han Shan présentés dans l’Idiot chinois de Kyril Ryjik (tome 1 – éditions You feng 2014).
寒山詩

Han Shan (VIIe ‑ VIIIe)

身心放下有余閑
垂老生涯在萬山
不許白雲輕出谷
好隨明月護柴關

Corps et esprit déposés, temps de reste
vers la vieillesse aux berges de la vie, dans les milles montagnes,
interdit aux blancs nuages de s ‘échapper, légers, de la vallée,
Aimer suivre la lune brillante qui veille sur la porte close.

traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I –  p 154

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

◊◊◊◊◊

春深雨過落花飛
再再天香上衲衣
一片閒心無處着
峰頭椅杖看運歸

Au passage des pluies, au plus fort du printemps, les fleurs chutent en voletant
Peu à peu leur parfum pénètre ma robe rapiécée.
Esprit simple et vacant, continûment sans lieu.
A la crête du pic, étayé d’un bâton, je regarde le retour des nuages.

traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I –  p 160

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

◊◊◊◊◊

月色松聲總聞見
禪心妄想聖凡分
消歸一念無生處
此意如何把似君

La couleur de la lune et le son des pins,
nous les percevons tous par l’œil et par l’oreille
En ce qui concerne l’esprit de la méditation et les vaines illusions
seul, de tous, le sage les distingue.
Se résorber dans une pensée unifiante,
faire retour là où il n’y a plus ni genèse ni extinction…
Comment vous faire saisir ce dessein?

traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I – p 162

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

◊◊◊◊◊

 

bonnes fêtes de fin d’année
à l’année prochaine …

le soleil perce les nuages – vers le col de Corobin – photo – Corinne Leforestier – novembre 2022

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Deux poèmes de Han Shan

Fin 2021, j’ai calligraphié les cinq poèmes de Han Shan présentés dans l’Idiot chinois de Kyril Ryjik (tome 1 – éditions You feng 2014).
En voici deux d’inspiration bouddhiste.

寒山詩

雪滿乾坤萬象新
白銀世界裡藏身
坐來頓入光明藏
此處從來絕點塵

Un poème de Han Shan 寒山 (VIIe ‑ VIIIe)

Neige emplissant ciel et terre, toute apparence neuve,
Monde argenté, moi caché en son sein,
Assis subitement plongé en trésor de lumière,
ce lieu, depuis toujours, sans un grain de poussière

traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I –  p 159

◊◊◊◊◊

Kyril Ryjik les commente abondamment car ils sont riches de métaphores à sens multiples.

Par exemple

dans le premier
guāng lumière, éclat, clarté / illuminer
míng lumière, briller / mettre en lumière

Dans le poème l’association signifie “illumination” au sens bouddhiste

◊◊◊◊◊

dans le deuxième
kōng vide, creux
huá fleur multicolore / superficiel / splendeur

Dans le poème l’association signifieillusions

 

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

 

Une autre composition du même poème

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

百千世界空華影
一片身心水月光
伎倆窮時消息斷
可中無處著思量

Les cent mille mondes, efflorescents reflets dans le vide du ciel
Corps et esprit, unique et mince éclat de lune dans l’eau.
Quand l’habileté va jusqu’au fond d’elle même et s‘épuise,
toute communication cesse avec la respiration du monde.
A cet instant nul lieu pour réfléchir.

traduction Kyril Ryjik – L’idiot chinois I –  p 156

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

Une autre composition du même poème

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier

A suivre …

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Une poésie de Zu Yong calligraphiée en quatre styles

J’ai travaillé cette poésie avec Shi Bo dans deux cursus.

J’ai voulu voir où j’en étais aujourd’hui en calligraphie et ai donc décidé de reprendre ce travail.
A partir des modèles donnés par Shi Bo dans ses cursus, et du souvenir des conseils dispensés, j’ai travaillé les 3 styles : kaishu (régulier), xinshu (courant), caoshu (herbe folle).

J’ai aussi commencé à travailler cette même poésie d’après un modèle de Su Dong Po.

Le travail de calligraphie est sans fin …

 

终南望余雪

En contemplant la neige sur le mont Zhongnan

祖詠
Zu Yong(699?~746?)

終南陰嶺秀
積雪浮雲端
林表明霽色
城中增暮寒

Sur le mont Zhongnan quelle beauté du versant ombreux
Son sommet coiffé de neige perce les nuages moutonneux
Le ciel limpide se reflète dans le bois brumeux
Dans la capitale au crépuscule s’accroît le froid laiteux

traduction Shi Bo

calligraphié en kaishu (Corinne Leforestier 2022)

calligraphié en xinshu (Corinne Leforestier 2022)

calligraphié en caoshu (Corinne Leforestier 2022)

Exercices calligraphiques

Les 4 vers en 4 styles : de droite à gauche :
Kaishu, xinshu, caoshu, xinshu d’après Su Dong Po

vers1 : 終南陰嶺秀 Sur le mont Zhongnan quelle beauté du versant ombreux

 

vers2 積雪浮雲端 Son sommet coiffé de neige perce les nuages moutonneux

 

vers3 林表明霁色 Le ciel limpide se reflète dans le bois brumeux

 

vers4 城中增暮寒 Dans la capitale au crépuscule s’accroît le froid laiteux

 

A suivre …

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Une poésie de Su Dong Po (Su Shi) pour entrer dans les nuits longues …

海棠  蘇東坡
東風裊裊泛崇光
香霧空濛月轉廊
只恐夜深花睡去
故燒高燭照紅妝

Le pommier sauvage en fleurs – Su Dong Po(1037~1101)

Dans le doux vent d’est se répand une lueur sublime
un brouillard parfumé dense tombe, la lune décline au-dessus de la galerie
craignant que dans la nuit profonde les fleurs ne s’endorment,
exprès j’ai allumé une grande chandelle pour éclairer leur parure rouge

“Su Tung Po – rêve de printemps” – Edition Moundarren

Un poème de Su Dong Po calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

Le voici lu en mandarin

Hǎi táng   Sū Shì

dōng fēng niǎo niǎo fàn chóng guāng
xiāng wù kōng méng yuè zhuǎn láng
zhī kǒng yè shēn huā shuì qù
gù shāo gāo zhú zhào hóng zhuāng

 

Une autre calligraphie du même poème

Su Shi 蘇軾 qui prendra aussi le nom de Su Dong Po 蘇東坡,
(voir la fiche wikipedia)
était aussi calligraphe.

Dans les prochaines semaines,
je vais m’exercer à partir de modèles de ses calligraphies.

Quelques variantes de caractères apparaissant dans le poème calligraphiés par Su Shi.

vent

fleur

nuit

lune

 

Ses deux signatures

Son portrait par Zhao Mengfu

 

à suivre …

 

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Un poème de wei ying wu : dans un monastère, prenant le frais

韋應物
精舍納涼

山景寂已晦  野寺變蒼蒼
夕風吹高殿  露葉散林光
清鐘始戒夜  幽禽尚歸翔
誰復掩扉臥  不詠南軒涼

wei ying wu (737-792)

dans un monastère, prenant le frais
Le paysage de la montagne, silencieux, est plongé dans l’obscurité
le temple retiré se fond dans son bleu foncé
le vent du soir souffle dans la haute salle
sur les feuilles mouillées par la rosée se répand la lumière de la forêt
la cloche claire annonce le début de la nuit
indistincts, quelques oiseaux qui rentrent volent encore
au lieu de fermer la porte et d’aller me coucher,
je reste à fredonner dans la fraîcheur de la galerie du sud

Tao  “poèmes” – Edition Moundarren

Un poème de wei ying wu calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 


Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

 

Une autre calligraphie du même poème

Une troisième calligraphie pour observer les différences.

Les trois ensemble

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Un poème de Bo Ju-yi : deux rochers offerts …

白居易
南侍御以石相贈,助成水聲,因以絕句謝之

泉石磷磷聲似琴
閑眠靜聽洗塵心
莫輕兩片青苔石
一夜潺湲直萬金

Bo Ju-yi (772 – 846)

L’intendant de l’empereur m’a offert des rochers pour agrémenter le bruit de l’eau, composé pour le remercier

La source et les rochers émettent un son cristallin, comme un ch’in
oisif, allongé j’écoute, ça lave mon cœur de sa poussière
il ne faut pas sous-estimer les deux rochers moussus
toute la nuit leur murmure vaut dix mille écus d’or.

Po Chu Yi  “un homme sans affaire” – Edition Moundarren

Un poème de Bo Juyi calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

photo © Corinne Leforestier

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Un poème de Bo Ju-yi : adorant écouter du ch’in

白居易
好聽琴

本性好絲桐  塵機聞即空
一聲來耳裡  萬事離心中
清暢堪銷疾  恬和好養蒙
尤宜聽三樂  安慰白頭翁

Bo Ju-yi (772 – 846)

adorant écouter du ch’in
ma nature aime le ch’in en bois de palownia et corde de soie
dès que j’écoute du ch’in, mes préoccupations mondaines se dissipent
une note arrive à mes oreilles,
dix mille tracas se retirent de mon coeur
limpide et gracieux, il guérit toutes les maladies
calme et doux, il éclaire l’ignorance
écouter l’air des “Trois joies”, particulièrement,
console le vieillard à la tête blanche

Po Chu Yi  “un homme sans affaire” – Edition Moundarren

Un poème de Bo Ju-yi calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 


Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

 

Une autre calligraphie du même poème

Une troisième calligraphie pour observer les différences.

Les trois ensemble

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Un poème de Bo Ju-yi : fleur ?

白居易

花非花 霧非霧
夜半來 天明去
來如春夢不多時
去以朝雲無覓處

Bo Ju-yi (772 – 846)

Fleur. Est-ce une fleur? Brume. Est-ce la brume?
Arrivant à minuit. S’en allant avant l’aube.
Elle est là: douceur d’un printemps éphémère.
Elle est partie : nuée du matin, nulle trace.

Traduction François Cheng – L’éciture poétique chinoise – seuil

Un poème de Bo Ju-yi calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

Le voici lu en mandarin par François Cheng
extrait de l’émission POÉSIE CHINOISE – Qu’est-ce que la Poésie chinoise ?
France Culture, 1979

huā fēi huā wù fēi wù
yè bàn lái tiān míng qù
lái rú chūn mèng bù duō shí
qù yǐ zhāo yún wú mì chǔ


Une autre calligraphie du même poème

Dans cette poésie de nombreux caractères sont répétés. J’ai essayé de les calligraphier de différentes manières chaque fois.

Une troisième calligraphie pour observer les différences.

Les trois ensemble

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Wang Wei – l’étang aux lentilles d’eau

王维 – 萍池

Wang Wei (701 – 761)
L’étang aux lentilles d’eau

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

春池深且廣
會待輕舟回
靡靡綠萍合
垂楊掃復開

L’étang aux lentilles d’eau
Au printemps l’étang est large et profond
j’attends le retour de la barque légère
lentement, lentement les lentilles d’eau se rassemblent
le saule pleureur les balaye, à nouveau les éparpille

Traduction : Wang Wei – le plein du vide – Edition Moundarren

 

Une autre calligraphie de ce poème

Dans ce poème le caractère est répété deux fois.

En calligraphie quand un caractère est répété,
le deuxième peut être remplacé par
le signe :

Je vous souhaite un bel été au frais au bord de l’eau !

La mare de la trigale (Eure) – photo de Corinne Leforestier (juillet 2022)

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