Auteur/autrice : linfu Page 2 of 13

Corinne Leforestier, peintre graveur calligraphie chinoise

Elève de Shi Bo de novembre 2007 à novembre 2019, j’ai suivi avec lui 8 cursus (Kaishu, Kaishu libre, Xingshu, 50 poèmes en Xinshu, 30 poèmes en "bambou gracieux" : (le style créé par Shi Bo), 30 poèmes en Caoshu et l’ultime cursus de sentences en Kuangcao.

De 1993 à 2000, j’ai fréquenté les ateliers de gravures de la ville de Paris (Montparnasse puis place des Vosges) et l’atelier de dessin de la rue de Sévigné.

De 1989 à 1992, j’ai été l’élève de Christian Ferré (en peinture et dessin) et de Maurice Maillard (en gravure) à la maison des arts d’Evreux.

un poème de Dong Qichang

董其昌 Dong Qichang (1555 -1636)

calligraphié en xingcao en 2023 par Corinne Leforestier

聞有風輪持世界
可無筆力走山川
巒容盡作飛來勢
丈室居然擲大千


Il paraît que la route des vents porte le monde,
Ne pourrait-on pas parcourir monts et rivières au fil du pinceau ?
La forme des montagnes révèle l’élan du pic FeiLai,
De ma chambre je suis soudain projeté dans l’univers.

Colophon inscrit sur la peinture de Dong Qichang. Paysage
catalogue de l’exposition : peindre hors du monde

 

détail de la peinture “paysage” de Dong Qichang – catalogue de l’exposition “peindre hors du monde”

 

deux calligraphies “vent d’automne” 秋

 

calligraphié en xingcao en 2023 par Corinne Leforestier

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Une poésie de He Zhizhang en 4 styles

回鄉偶書  賀知章
少小離家老大回
鄉音無改鬢毛衰
兒童相見不相識
笑問客從何處來

Improvisation au retour au pays natal – He Zhizhang (689 – 744)

J’ai quitté mon village très jeune
J’y reviens aux cheveux blancs
L’accent du pays est toujours gardé
Mais mes cheveux sont devenus clairsemés
Les enfants me regardent et ne me connaissent pas
Ils me demandent dans un sourire
«D’où venez-vous, voyageur?»

traduction Shi Bo

Un poème de He Zhizhang calligraphié en xingcao en 2023  d’après un modèle de ShiBo © corinne leforestier

◊◊◊◊◊◊◊

 

Exercices préparatoires

pour chaque vers de droite à gauche :
1 style kaishu (régulier), 2 style xingshu (courant),3 style caoshu (herbe folle), 4 et 5  style de Su Dong Po

 

vers1

 

vers 2

 

vers 3

 

vers 4

calligraphie dans le style de Su Dong Po

 

Su Shi 蘇軾 qui prendra aussi le nom de Su Dong Po 蘇東坡,
(voir la fiche wikipedia)
était aussi calligraphe.

 

 

Le portrait de Su Dong Po par Zhao Mengfu

 

 

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balade dans les arbres

Depuis le début de l’été, jambe cassée, j’ai rendez-vous avec les arbres tous les matins et tous les soirs avant et après le lever du soleil.  Il fait alors bon sur la terrasse. Je peux dessiner tranquillement presque deux heures.

Dessiner un même motif pendant deux mois apporte une autre façon d’être reliée. La lumière change mais aussi la manière d’être attentive à ce qu’on croit connaître et qu’on finit par ne plus voir ! Une aventure de chaque instant avec bien sûr quelques écueils, mais chemin faisant, de belles surprises.

Je suis certaine aussi que ces heures passées en contemplation, crayon ou pinceau à la main, alimenteront mes prochaines peintures.

J’espère que ces dessins en donneront un aperçu.

Les dessins ci-dessous sont réalisés sur un papier 160g – format A2 (42  x 59,4)

 

à la gauche du tilleul – fusain

 

sous le saule – craie conté

 

 

à la gauche du tilleul – encre

 

le frêne – encre

 

le pommier – craie conté

 

Ci-dessous, une autre série de dessins à l’encre au format A4

Du côté des chênes, plein Est

 

Du côté du tilleul, plein Ouest

 

 

le vent d’ouest

En dessinant,  je pensais aussi souvent à certains passages du livre “je suis ce que je vois” de Alexandre Hollan

 

Voir, c’est aussi reconnaître le moment où une perception résonne dans le corps.

Maintenir une partie de l’attention au monde extérieur permet au regard de prendre corps. Une réalité plus profonde apparaît… Une image plus stable, plus durable. Je commence à avoir contact avec ce que je vois. En avoir un goût, une sensation.

Regarder avec attention, avec patience et souplesse, pour réinventer, pour retrouver quelque chose. Regarder n‘est pas rien, c’est un travail « à l’envers » : se détacher du concept, des formulations, de l’envie de s’exprimer, de l’envie de se mettre à dessiner, à peindre.

Une impression est un contact bref entre le monde extérieur et quelque chose qui intérieurement lui correspond.

Le regard procède par touches et rebondissements, d’où des vibrations à la surface du dessin.

L’œil ne voit pas la ligne. La ligne est dans le temps. La vision est hors du temps. Dessiner le mouvement c’est courir dans le visible.

Laisser le regard s’élargir. Ne pas s’arrêter sur un détail. Ramener le regard perdu dans le monde. Loucher, brouiller le regard pour qu’il se libère des formes qui le captent.

 

autour du tilleul – photo

 

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balade sous les arbres

Cet été, une jambe cassée m’a empêchée de parcourir les chemins.

Je suis donc partie en balade à coups de crayons en m’inspirant de certaines œuvres trouvées sur le site des collections du Louvre.

 

Belle balade au bord de l’eau et sous les arbres …

Tous les dessins sont réalisés sur un papier 160g – format A4

 

 

Assis à l’ombre des chênes, entendez-vous cette poésie de Hugo ?

Aux arbres

Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,
Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
La contemplation m’emplit le cœur d’amour.
Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif, le front baissé, l’œil dans l’herbe profonde,
L’étude d’un atome et l’étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu!
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!
La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
Toujours, – je vous atteste, ô bois aimés du ciel! –
J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon cœur est encor tel que le fit ma mère!
Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime, et vous, lierre au seuil des antres sourds,
Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime!
Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m’endormirai.

Victor Hugo, Les Contemplations

 

 

A suivre une série de dessins d’arbres vus de la terrasse de la maison …

 

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une sentence de SHITAO – 1

畫語錄 石濤 Shitao (1641 – 1719 ou 20)

également surnommé moine Courge-amère (chinois : 苦瓜和尚)

 

行遠登高
悉起膚寸

 

calligraphie en xingcao – Corinne Leforestier 2023

 

Si loin que vous alliez, si haut que vous montiez,
il vous faut commencer par un simple pas.
traduction de Pierre Rickmanns – les Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère

 

une autre calligraphie de la sentence

 

la sentence calligraphiée en caoshu à droite et en xingshu à gauche

 

 

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Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

Le blog prend ses rythmes d’été:
un pas après l’autre …

prochaine mise à jour le 3 septembre

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lancement de ma galerie terracolorosa

Je suis heureuse de vous informer du lancement
du nouveau site galerie.terracolorosa
.com

Ce site présente mon travail artistique. Il évoluera encore au fil des mois …

Une page de lithographies

Une page de peintures renvoyant aux différentes galeries par années

Une page de gravures renvoyant aux différentes galeries par années
Une page d’encres renvoyant aux différentes galeries par années
Une page expositions
Une page livres d’artistes
Une page calligraphies chinoise renvoyant également à la chaine youtube
belles découvertes !
 

Le blog prend ses quartiers d’été

prochaine mise à jour le 6 août : bel été…

游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

Deux longs poèmes de Li Bai : ascension du mont Tai (2/2)

李白 – 游山太 李白

平明登日觀,舉手開雲關。
精神四飛揚,如出天地間。
黃河從西來,窈窕入遠山。
憑崖覽八極,目盡長空閒。
偶然值青童,綠髮雙雲鬟。
笑我晚學仙,蹉跎凋朱顏。
躊躇忽不見,浩蕩難追攀。

Li Bai (701-762)

Ascension du mont Tai
à l’aube je monte au Pic d’où l’on contemple le soleil levant
levant la main je pousse la porte des nuages
mon esprit s’envole dans les quatre directions,
comme jaillissant du ciel et de la terre
le fleuve Jaune arrive de l’ouest,
serpentant entre les lointaines montagnes
au bord du précipice je contemple les huit pôles
mon regard embrasse le ciel vaste et serein
par hasard je rencontre un jeune immortel,
à la chevelure dense, au double chignon comme des nuages
il rit de moi qui apprends si tardivement l’art de l’immortalité
tout le temps perdu, de mon visage la jeunesse s’est fanée
j’hésite, soudain il a disparu
dans l’immensité comment le retrouver?

Traduction : éditions Moundarren – Tao

游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2023

 

 

libai

 

 

 

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Deux longs poèmes de Li Bai : ascension du mont Tai (1/2)

李白 – 游山太 李白

朝飲王母池,瞑投天門關。
獨抱綠綺琴,夜行青山間。
山明月露白,夜靜松風歇。
仙人游碧峰,處處笙歌發。
寂靜娛清輝,玉真連翠微。
想象鸞鳳舞,飄颻龍虎衣。
捫天摘匏瓜,恍惚不憶歸。
舉手弄清淺,誤攀織女機。
明晨坐相失,但見五雲飛。

Li Bai (701-762)

Ascension du mont Tai
À l’aube je bois dans l’étang de la mère céleste
Au crépuscule je frappe à le porte du ciel
seul, portant mon ch’in précieux,
la nuit je me promène dans la montagne bleue
sur la montagne, la lune est claire, la rosée blanche
la nuit est calme, dans les pins le vent s’est tu
des immortels se promènent sur les pics émeraudes
de partout montent des chants accompagnés par des orgues à bouche
dans la quiétude, je jouis du clair de lune
Le temple du vrai Jade est noyé dans la vapeur bleue des montagnes
je m’imagine phénix en train de danser
flotte ma robe aux dessins de tigre et de dragon
Je touche le ciel, cueille l’étoile Pao Kuo
enchanté je ne pense plus à m’en retourner
je lève ma main, elle joue avec le fleuve céleste
maladroite elle accroche le métier de la Tisserande
soudain le jour se lève, tout disparaît
seuls défilent les nuages aux cinq couleurs

Traduction : éditions Moundarren – Tao

ascension du mont tai de libai 游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

 


Li Bai chantant un poème
encre sur papier de Liang Kai (XIIIe siècle)

 

 

à suivre …

 

 

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une poésie de Du Fu à la vue des lucioles

杜甫 Du Fu (712 – 770)

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier 行草 書法

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2023 – © corinne leforestier

見螢火
巫山秋夜螢火飛
簾疏巧入坐人衣
忽驚屋裡琴書冷
復亂簷邊星宿稀
卻繞井闌添個個
偶經花蕊弄輝輝
滄江白髮愁看汝
來歲如今歸未歸

à la vue des lucioles
Une nuit d’automne, près du Mont Wu, s’envolent les lucioles
Traversant le rideau, elles se posent sur les épaules de l’homme assis
Celui-ci ressent soudain le froid qui touche déjà le luth et les livres
Et voit à travers leur agitation quelques étoiles au bord du toit
Il sort et les suit jusqu’au puits où elles dansent avec leurs reflets
Sur le passage, elles s’attardent et illuminent les étamines des fleurs
Cheveux blancs, fatigué des fleuves, l’homme se lamente : « regarde-toi
Vieil homme, seras-tu toujours là à contempler ces lucioles, l’an prochain? »

Traduction : traduction JMG Le Clezio / Dong Qiang
Le flot de la poésie continuera de couler


une autre calligraphie du même poème

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier 行草 書法 à la vue des lucioles

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2023 – © corinne leforestier

 

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une poésie de Du Fu – contemplant la montagne sacrée

望嶽 杜甫 Du Fu (712 – 770)

Un poème de Tufu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

望嶽
岱宗夫如何  齊魯青未了
造化鍾神秀  陰陽割昏曉
盪胸生層雲  決眥入歸鳥
會當凌絕頂 一覽眾山小

contemplant la montagne sacrée
La doyenne des montagnes sacrées, à quoi ressemble-t-elle?
Aux pays de Chi et de Lu, vert à n’en plus finir,
la création concentre là sa magie et sa splendeur
l’ubac et l’adret découpent le crépuscule et l’aurore
de ma poitrine élargie naissent les couches de nuages
dans mes yeux tendus traversent les oiseaux qui s’en retournent
je vais escalader jusqu’au sommet,
et d’un regard embrasser les innombrables montagnes minuscules

Traduction : éditions Moundarren – TU FU une mouette entre ciel et terre

Du Fu


la voici lue en mandarin : source https://librivox.org/

wàng yuè
dài zōng fū rú hé
qí lǔ qīng wèi liǎo
zào huà zhōng shén xiù
yīn yáng gē hūn xiǎo
dàng xiōng shēng céng yún
jué zì rù guī niǎo
huì dāng líng jué dǐng
yī lǎn zhòng shān xiǎo

 

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Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

1000 caractères en 6 style 千字文 copie de Corinne Leforestier

 

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