Catégorie : apprentissage calligraphique Page 2 of 3

Un poème de Bo Ju-yi : adorant écouter du ch’in

白居易
好聽琴

本性好絲桐  塵機聞即空
一聲來耳裡  萬事離心中
清暢堪銷疾  恬和好養蒙
尤宜聽三樂  安慰白頭翁

Bo Ju-yi (772 – 846)

adorant écouter du ch’in
ma nature aime le ch’in en bois de palownia et corde de soie
dès que j’écoute du ch’in, mes préoccupations mondaines se dissipent
une note arrive à mes oreilles,
dix mille tracas se retirent de mon coeur
limpide et gracieux, il guérit toutes les maladies
calme et doux, il éclaire l’ignorance
écouter l’air des “Trois joies”, particulièrement,
console le vieillard à la tête blanche

Po Chu Yi  “un homme sans affaire” – Edition Moundarren

Un poème de Bo Ju-yi calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 


Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

 

Une autre calligraphie du même poème

Une troisième calligraphie pour observer les différences.

Les trois ensemble

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Un poème de Han Shan – 5

寒山詩

寒山棲隱處 絕得雜人過
時逢林內鳥 相共唱山歌
瑞草聯谿谷 老松枕嵯峨
可觀無事客 憩歇在巖阿

Un poème de Han Shan 寒山 (VIIe ‑ VIIIe)

Han Shan perche dans un endroit retiré
rares sont les intrus du monde vulgaire
quand dans la forêt, il rencontre un oiseau
ensemble ils chantent le chant de la montagne
les herbes bénéfiques relient les vallées
des pins antiques s’accoudent aux rocs sauvages
regardez cet homme, libre de toute activité
en train de se reposer sur un rocher

Han Shan “merveilleux le chemin de Han Shan” – Edition Moundarren

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier


Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

une autre calligraphie du même poème

 A suivre …

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Un poème de Han Shan – 4

寒山詩

我向前溪照碧流
或向巖邊坐磐石
心似孤雲無所依
悠悠世事何須覓

Un poème de Han Shan 寒山 (VIIe ‑ VIIIe)

Je vais vers le torrent me regarder dans le courant,
ou du côté de la falaise m’asseoir sur un grand rocher plat
le cœur comme un nuage solitaire, sans attache
les innombrables affaires du monde, pourquoi courir après?

Han Shan “merveilleux le chemin de Han Shan” – Edition Moundarren

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier


Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

La calligraphie de ce poème est un bon exercice de composition car des traits similaires demandent de réfléchir à la mise en page.

Par exemple dans la composition ci-dessous, 心 m’a posé problème.
Il signifie le cœur. Mais il est aussi présent dans le caractère composé 悠 (doux modéré).
Leur proximité dans deux colonnes voisines n’est pas agréable à l’oeil.

J’ai trouvé différentes solutions pour résoudre ce problème :
1 – changer le nombre de caractères par colonne pour que les deux 心 ne soient plus en vis-à-vis
2 – changer la forme du caractère 心 comme dans la calligraphie ci-dessous.

Comparez les trois compositions présentées ensemble.

 

Je ne suis pas totalement satisfaite du résultat et, chemin faisant,
j’ai découvert d’autres problèmes de compositions à résoudre.
J’y reviendrai donc sans doute un jour !

 A suivre …

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Un poème de Yang Wan Li : journée de printemps

春日 – 楊萬里

春醉非關酒
郊行不問途
青天何處了
白鳥入空無

Journée de printemps – Yang Wan Li (1127-1206)

ivre dans le printemps, ce n’est pas à cause du vin
dans la campagne je me promène, sans souci du chemin
le ciel d’azur, où se termine-t-il ?
un oiseau blanc entre dans le ciel avant d’y disparaître

Yang Wan Li – le son de la pluie
Edition Moundarren

Un poème de Yang Wan Li calligraphié en xincao © corinne leforestier 2022

 


Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

Deux calligraphies des différents vers du poème

Une autre calligraphie du poème entier sur petit format
(papier de riz 50 x 34)

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Un poème de Han Shan – 3

寒山詩

千雲萬水間  中有一閑士
白日遊青山  夜歸巖下睡
倏爾過春秋  寂然無塵累
快哉何所依  靜若秋江水

Un poème de Han Shan 寒山 (VIIe ‑ VIIIe)

mille nuages, dix mille cours d’eau
au milieu un homme, oisif
le jour je me promène dans la montagne verte
la nuit je reviens dormir sur la falaise
rapides passent printemps et automne
silencieux, loin de la poussière et des tracas
joyeux, rien pour me retenir
calme, comme les eaux du fleuve d’automne

Han Shan “merveilleux le chemin de Han shan” – Edition Moundarren

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier


Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

4 calligraphies des différents vers du poème

une autre calligraphie du poème

 A suivre …

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Une poésie de Su Dong Po calligraphiée en trois styles

Une poésie de Su Dong Po de saison,
calligraphiée en trois sytles : kaishu, xingshu, xingcao

書雙竹湛師房

Inscrit sur le mur de la chambre de maître Chan
au temple des deux bambous

蘇東坡
Su Dong Po(1037~1101)

暮鼓朝鍾自擊撞
閉門孤枕對殘釭
白灰旋撥通紅火
臥聽蕭蕭雨打窗

au crépuscule on frappe le tambour, à l’aube on sonne la cloche
porte close, sur l’oreiller solitaire face à la lampe qui s’éteint
je remue les cendres blanches, aussitôt le feu se ravive, rouge
allongé j’écoute « siao siao » la pluie tape à la fenêtre

“Le poêle et le poète et autres plaisirs poétiques de l’hiver” – Edition Moundarren

Une poésie de Su Dong Po calligraphié en xingshu (style courant)  en 2021 – © Corinne Leforestier

蕭蕭 siao siao fait la pluie …

 

Le même poème calligraphié en Kaishu (style régulier)

et en xingcao (mélange de caoshu – style herbe folle et xingshu (style courant)

les 3 ensembles

bonnes fêtes de fin d’année au coin du feu

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Chin Kuan – Prenant le frais

Une poésie de Chin Kuan calligraphiée en xingcao en 2021 – © Corinne Leforestier

秦觀-納涼

攜扙來追柳外涼
畫橋南畔倚胡床
月明船笛參差起
風定池蓮自在香

Chin Kuan (1049 – 1100)
Prenant le frais

canne à la main je sors en quête de la fraîcheur des saules
sur la berge au sud du pont laqué je m’allonge dans une chaise pliante
sous la lune claire, dans les barques le son des flûtes s’élève
le vent se calme, sur l’étang le suave parfum des lotus

“L’art de la sieste – l’été” – Edition Moundarren

♦♦♦♦♦♦♦

Je travaille la calligraphie en m’appuyant sur un texte célèbre intitulé
“les 1000 caractères” formé de 250 quatrains.
Il sert de références aux calligraphes car il est composé de 1000 caractères différents.

A titre d’exemple voici le 111ème quatrain :

畫綵仙靈

peinture en couleur du monde des immortels

dans lequel on retrouve l’un des caractères du poème de Chin Kuan

Le voici calligraphié à partir des modèles de cinq grands calligraphes :
de gauche à droite

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 de la période des sui (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

♦♦♦♦♦♦♦

Voici deux autres calligraphies du poème de Chin Kuan

Les trois ensembles.

Bon mois d’Août dans la fraîcheur estivale.

Prochain article le 29 Août :
vous y découvrirez les gravures créées cet été …

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Intermède à l’éléphant

Ce dessin vous évoque-t-il quelque chose ?

Un proverbe taoïste de circonstance en guise de vaccination sans effets indésirables

calligraphie en xingcao – Corinne Leforestier 2021

自樂平生道

zì lè píng shēng dào

je me réjouis dans la voie de tous les jours

◊◊◊◊◊

Le voici calligraphié en 5 styles différents inspirés de 4 calligraphes célèbres (de gauche à droite) :

mifu 米芾 (1051-1107) colonne 1

wen zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 2

Zhi Yong 智永 de la période des sui (581-618) colonnes 3 et 4

zhaomeng fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 5

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2021 : L’année du buffle

Entrons dans cette nouvelle année du buffle avec une peinture sur rocher et un proverbe

Peinture sur rocher au fil des quatre saisons © Corinne Leforestier

 

對牛彈琴

dùi níu tán qín

“Jouer du luth devant les buffles”

ce qui équivaut dans le sens le plus courant à :

“parler à un mur”

calligraphie en xingcao – 2021 – Corinne Leforestier

Il existe une autre interprétation de ce proverbe :
le musicien s’aperçoit que le buffle ne peut pas comprendre les mélodies jouées; il l’observe attentivement et change de rythme. L’animal réagit immédiatement …

Cela me rappelle une histoire arrivée à mon frère. Il s’exerçait à la bombarde (instrument à vent breton).
La fenêtre de sa chambre était ouverte. Les vaches qui se trouvaient dans le champs de l’autre côté de la rivière se sont mises à galoper vers lui et à  danser dans la prairie !

Je vous souhaite pour 2021 de trouver la bonne musique pour enchanter et faire danser le monde qui vous entoure.

Voici pour celles et ceux qui veulent s’exercer à la calligraphie chinoise, ce même proverbe en trois styles.
De gauche à droite : kaishu, xingshu, caoshu.

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Le premier et le dernier caractère de la préface au pavillon des orchidées de Wang Xizhi

Depuis quelques temps déjà, je m’étais promise d’écrire un post sur le premier et le dernier caractère de la célèbre préface du pavillon des orchidées (蘭亭集序) de Wang XiZhi (王羲之 –321-379 ou 303-361).

Regardez attentivement ce fac-similé de l’époque Tang.

La Préface rédigée au pavillon des Orchidées (wikipedia)

En haut à droite, le premier caractère est le caractère 永  : éternel, éternité

En bas à gauche, le dernier est le caractère 文 : écriture, civilisation

Or, ces deux caractères ne sont-ils pas emblématiques ?

De nombreux manuels de calligraphie chinoise présentent le caractère comme un condensé de la technique calligraphique :
il contient les 8 traits fondamentaux à la base du kaishu (écriture régulière)

Quant au  caractère , il pourrait symboliser le fondement même de la calligraphie chinoise.

Selon Cyrille Javary,

L’idéogramme recouvre une vaste plage de sens :
Le premier niveau de sens est: lignes. Toutes les sortes de lignes créées par la nature: les veines dans les bois ou les pierres, les filons dans les mines, les failles dans le jade, etc.
De là il va servir à désigner les lignes observées par les humains, en particulier celles qui formaient les fissurations que les antiques opérations divinatoires faisaient apparaître dans les omoplates de bœufs et les carapaces de tortues.
Puis tout naturellement on a appliqué ce terme aux signes formés de lignes que les devins gravaient directement au poinçon sur les pièces divinatoires pour résumer les informations qu’ils tiraient de la forme de ces fissurations et qui sont devenus… les idéogrammes.
De là surgit le second niveau de sens de ce caractère où se rassemble tout ce qui a trait à la sphère de l’écrit […]
Ensuite, en raison de l’importance de l’écrit dans la pensée chinoise, ce sens va s’élargir jusqu’à signifier: culture et civilisation en général mais aussi: élégance, raffinement, deux niveaux qui se confondent naturellement pour les lettrés qui administrent l’empire deux mille ans durant.

Cyrille Javary – 100 mots pour comprendre les chinois

La légende raconte que Cang Jie, devin de l’empereur jaune, inventa l’écriture.
Il avait quatre yeux et pénétrait tout de son regard :
au-dessus de lui les méandres de la constellation Kui,
et devant lui, les signes de la tortue et les traces des oiseaux.

Voici un portrait de Cang Jie, représenté avec les quatre yeux qui lui permettent de voir les secrets du ciel et de la terre.

Ce portrait est troublant, ne trouvez-vous pas ?

Fixez le cinq minutes …………… vous louchez bien ?

Maintenant, vous êtes prêts à lire les signes que nous ont laissés les mésanges hier :

Alors : que nous ont-elles raconté ?

Comme vous l’aurez deviné, j’aime les histoires, les légendes et les visions qui réenchantent le Monde.

Voici pour commencer 2021 en beauté, une vision de Jean Tardieu  :
un extrait tiré de « l’Homme retrouvé », dernière de ses trois visions de l’Homme.

« Elle évoque pour moi l’attitude d’un homme, qui au lieu d’être effrayé par les énigmes qui se lèvent à tout moment sur ses pas et dont il est, pour ainsi dire, imprégné, s’accoutumerait à concevoir le mystère, le « Surnaturel » et la Contradiction comme une sorte de nécessité de l’être, comme une des conditions indispensables de toute vie, comme inséparable de sa pensée, de la nature et du monde, presque comme une dimension de la réalité. »

[…]

Ce serait plutôt, si l’on veut, une attitude devant la vie, une attitude panique et poétique, car elle s’accompagnerait d’une sorte d’enivrement de l’esprit devant la grandeur de ce qui nous dépasse et nous contient, devant l’infinie diversité des apparences auxquelles nous sommes mêlés. […]

Tardieu Oeuvres – quarto gallimard p 554

 

Bonne année 2021 remplie de mystères à contempler et d’écritures à inventer !


Quelques références à consulter pour ceux qui souhaiteraient approfondir ces sujets :

Wikipedia  : https://fr.wikipedia.org/wiki/Caract%C3%A8res_chinois

Un dossier de la BNF : http://expositions.bnf.fr/chine/arret/1/6.htm

 

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