Catégorie : calligraphie chinoise Page 2 of 10

une sentence de SHITAO – 1

畫語錄 石濤 Shitao (1641 – 1719 ou 20)

également surnommé moine Courge-amère (chinois : 苦瓜和尚)

 

行遠登高
悉起膚寸

 

calligraphie en xingcao – Corinne Leforestier 2023

 

Si loin que vous alliez, si haut que vous montiez,
il vous faut commencer par un simple pas.
traduction de Pierre Rickmanns – les Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère

 

une autre calligraphie de la sentence

 

la sentence calligraphiée en caoshu à droite et en xingshu à gauche

 

 

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Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

Le blog prend ses rythmes d’été:
un pas après l’autre …

prochaine mise à jour le 3 septembre

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游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

Deux longs poèmes de Li Bai : ascension du mont Tai (2/2)

李白 – 游山太 李白

平明登日觀,舉手開雲關。
精神四飛揚,如出天地間。
黃河從西來,窈窕入遠山。
憑崖覽八極,目盡長空閒。
偶然值青童,綠髮雙雲鬟。
笑我晚學仙,蹉跎凋朱顏。
躊躇忽不見,浩蕩難追攀。

Li Bai (701-762)

Ascension du mont Tai
à l’aube je monte au Pic d’où l’on contemple le soleil levant
levant la main je pousse la porte des nuages
mon esprit s’envole dans les quatre directions,
comme jaillissant du ciel et de la terre
le fleuve Jaune arrive de l’ouest,
serpentant entre les lointaines montagnes
au bord du précipice je contemple les huit pôles
mon regard embrasse le ciel vaste et serein
par hasard je rencontre un jeune immortel,
à la chevelure dense, au double chignon comme des nuages
il rit de moi qui apprends si tardivement l’art de l’immortalité
tout le temps perdu, de mon visage la jeunesse s’est fanée
j’hésite, soudain il a disparu
dans l’immensité comment le retrouver?

Traduction : éditions Moundarren – Tao

游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2023

 

 

libai

 

 

 

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Deux longs poèmes de Li Bai : ascension du mont Tai (1/2)

李白 – 游山太 李白

朝飲王母池,瞑投天門關。
獨抱綠綺琴,夜行青山間。
山明月露白,夜靜松風歇。
仙人游碧峰,處處笙歌發。
寂靜娛清輝,玉真連翠微。
想象鸞鳳舞,飄颻龍虎衣。
捫天摘匏瓜,恍惚不憶歸。
舉手弄清淺,誤攀織女機。
明晨坐相失,但見五雲飛。

Li Bai (701-762)

Ascension du mont Tai
À l’aube je bois dans l’étang de la mère céleste
Au crépuscule je frappe à le porte du ciel
seul, portant mon ch’in précieux,
la nuit je me promène dans la montagne bleue
sur la montagne, la lune est claire, la rosée blanche
la nuit est calme, dans les pins le vent s’est tu
des immortels se promènent sur les pics émeraudes
de partout montent des chants accompagnés par des orgues à bouche
dans la quiétude, je jouis du clair de lune
Le temple du vrai Jade est noyé dans la vapeur bleue des montagnes
je m’imagine phénix en train de danser
flotte ma robe aux dessins de tigre et de dragon
Je touche le ciel, cueille l’étoile Pao Kuo
enchanté je ne pense plus à m’en retourner
je lève ma main, elle joue avec le fleuve céleste
maladroite elle accroche le métier de la Tisserande
soudain le jour se lève, tout disparaît
seuls défilent les nuages aux cinq couleurs

Traduction : éditions Moundarren – Tao

ascension du mont tai de libai 游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

游山太 李白 calligraphié en xing cao par Corinne Leforestier en 2022

 


Li Bai chantant un poème
encre sur papier de Liang Kai (XIIIe siècle)

 

 

à suivre …

 

 

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une poésie de Du Fu à la vue des lucioles

杜甫 Du Fu (712 – 770)

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier 行草 書法

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2023 – © corinne leforestier

見螢火
巫山秋夜螢火飛
簾疏巧入坐人衣
忽驚屋裡琴書冷
復亂簷邊星宿稀
卻繞井闌添個個
偶經花蕊弄輝輝
滄江白髮愁看汝
來歲如今歸未歸

à la vue des lucioles
Une nuit d’automne, près du Mont Wu, s’envolent les lucioles
Traversant le rideau, elles se posent sur les épaules de l’homme assis
Celui-ci ressent soudain le froid qui touche déjà le luth et les livres
Et voit à travers leur agitation quelques étoiles au bord du toit
Il sort et les suit jusqu’au puits où elles dansent avec leurs reflets
Sur le passage, elles s’attardent et illuminent les étamines des fleurs
Cheveux blancs, fatigué des fleuves, l’homme se lamente : « regarde-toi
Vieil homme, seras-tu toujours là à contempler ces lucioles, l’an prochain? »

Traduction : traduction JMG Le Clezio / Dong Qiang
Le flot de la poésie continuera de couler


une autre calligraphie du même poème

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier 行草 書法 à la vue des lucioles

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2023 – © corinne leforestier

 

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une poésie de Du Fu – contemplant la montagne sacrée

望嶽 杜甫 Du Fu (712 – 770)

Un poème de Tufu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

望嶽
岱宗夫如何  齊魯青未了
造化鍾神秀  陰陽割昏曉
盪胸生層雲  決眥入歸鳥
會當凌絕頂 一覽眾山小

contemplant la montagne sacrée
La doyenne des montagnes sacrées, à quoi ressemble-t-elle?
Aux pays de Chi et de Lu, vert à n’en plus finir,
la création concentre là sa magie et sa splendeur
l’ubac et l’adret découpent le crépuscule et l’aurore
de ma poitrine élargie naissent les couches de nuages
dans mes yeux tendus traversent les oiseaux qui s’en retournent
je vais escalader jusqu’au sommet,
et d’un regard embrasser les innombrables montagnes minuscules

Traduction : éditions Moundarren – TU FU une mouette entre ciel et terre

Du Fu


la voici lue en mandarin : source https://librivox.org/

wàng yuè
dài zōng fū rú hé
qí lǔ qīng wèi liǎo
zào huà zhōng shén xiù
yīn yáng gē hūn xiǎo
dàng xiōng shēng céng yún
jué zì rù guī niǎo
huì dāng líng jué dǐng
yī lǎn zhòng shān xiǎo

 

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Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

1000 caractères en 6 style 千字文 copie de Corinne Leforestier

 

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une poésie de Du Fu visite au général HO

杜甫 Du Fu (712 – 770)

Un poème de Tufu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

重過何氏
落日平臺上  春風啜茗時
石欄斜點筆  桐葉坐題詩
翡翠鳴衣桁  蜻蜓立釣絲
自今幽興熟  來往亦無期

Nouvelle visite au général HO
le soleil se couche sur la terrasse
dans le vent printanier c’est le moment de boire le thé
appuyé à la balustrade en pierre j’imprègne mon pinceau d’encre,
et sous les feuilles du paulownia compose un poème
un martin-pêcheur chante sur le portant
une libellule est perchée sur le fil d’un pêcheur
épris désormais du plaisir de la quiétude,
sans prendre rendez-vous souvent je reviendrai ici

Traduction : éditions Moundarren
TU FU une mouette entre ciel et terre


une autre calligraphie du même poème

Un poème de Tufu calligraphié en xingcao en 2022 - © corinne leforestier

Un poème de Du Fu calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

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Exercices préparatoires : quatre caractères calligraphiés à partir des modèles de cinq grands calligraphes (extraits du texte “1000 caractères”)

de gauche à droite :

Huai Su 懷素 (737–799) colonne 1

Mi Fu 米芾 (1051-1107) colonne 2

Wen Zheng Ming 文徵明 (1470-1559) colonne 3

Zhi Yong 智永 (581-618) colonnes 4 et 5

Zhao Meng Fu 趙孟頫 (1252-1322) colonne 6

1000 caractères en 6 style 千字文 copie de Corinne Leforestier

 

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une poésie de Yu Xuanji

鱼玄机 Yu Xuanji (844 – 871)

Un poème de Yu Xuanji calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

江行
大江橫抱武昌斜
鸚鵡洲前戶萬家
畫舸春眠朝未足
夢為蝴蝶也尋花

Naviguant sur le fleuve
Le grand fleuve ceinture Wu chang
en face de l’île du perroquet dix mille maisons
sur la barque peinte mon sommeil printanier ce matin n’est pas encore rassasié
rêvant que je suis un papillon, je pars à nouveau à la recherche des fleurs

Traduction : éditions Moundarren – de l’art poétique de vivre au printemps


une autre calligraphie du même poème

 

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Deux poèmes de Yang Wan Li

楊萬里
Yang Wan Li (1127-1206)
下橫山灘頭望金華山

山思江情不負伊
雨姿晴態總成奇
閉門覓句非詩法
只是征行自有詩

Descendant le rapide de la montagne, je contemple la montagne de la fleur d’or

La pensée de la montagne, le sentiment de la rivière ne trompent pas
l’allure du temps pluvieux, l’allure du beau temps, les deux sont admirables
s’enfermer derrière une porte pour rechercher des vers n’est pas la bonne méthode pour composer un poème
c’est seulement quand on voyage que le poème vient naturellement

Un poème de Yang Wan Li calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

晚歸再度西橋

歸近溪橋東複東
蓼花迎路舞西風
草深一鳥忽飛起
侬不覺他他覺侬

De retour le soir, je traverse à nouveau le pont de l’ouest

je rentre par le pont de l’ouest, vers l’est, toujours vers l’est
des fleurs de renouées sur le chemin dansent dans le vent d’ouest
dans les herbes foisonnantes, brusquement, un oiseau s’envole
je ne l’avais pas remarqué, lui m’a remarqué

Yang Wan Li – le son de la pluie
Edition Moundarren

Un poème de Yang Wan Li calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 

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une poésie de Wang Wei – mon refuge au pied de Zhong-nan

王维 Wang Wei (701 – 761)

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

終南別業
中歲頗好道,晚家南山陲。
興來每獨往,勝事空自知。
行到水窮處,坐看雲起時。
偶然值林叟,談笑無還期。

Mon refuge au pied de Zhong-nan
Au milieu de l’âge, épris de la voie
Sous le Zhong nan, j’ai choisi mon logis
Quand le désir me prend, seul je m’y rends
Seul aussi à connaître d’ineffables vues
Marcher jusqu’au lieu où tarit la source
Et attendre, assis, que montent les nuages
Parfois, errant je rencontre un ermite :
On parle, on rit, sans soucis du retour.

Traduction : François Cheng – l’écriture poétique chinoise


Le voici lu en mandarin (extrait de librivox – 300 poèmes tangs – volume 3)

zhōngnán bié yè
zhōng suì pō hǎo dào
wǎn jiā nánshān chuí
xīng lái měi dú wǎng
shèng shì kōng zì zhī
xíng dào shuǐ qióng chǔ
zuò kān yún qǐ shí
ǒu rán zhí lín sǒu
tán xiào wú huán qī

Les vers 5 et 6 de ce poème sont célèbres pour exprimer la transformation perpétuelle  de toute chose.

Marcher jusqu’au lieu où tarit la source
Et attendre, assis, que montent les nuages

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une poésie de Wang Wei sur la source aux fleurs de pêchers

王维 Wang Wei (701 – 761)

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

安得捨塵網
拂衣辭世喧
悠然策藜杖
歸向桃花源

Comment se dégager des filets du monde de poussière,
époussetant mon vêtement quitter le tumulte du monde,
et, à l’aise, tenant ma canne en chénopode,
retourner à la source des fleurs de pêchers.

Traduction : Wang Wei – le plein du vide – Edition Moundarren

La Source aux fleurs de pêcher (chinois : 桃花源 ) est une histoire émanant du poème de Tao Yuanming (陶渊明, 365-427, Jin et Song du Sud), “la source aux fleurs de pêcher (桃花源诗).”

Cette œuvre raconte l’aventure d’un pêcheur laïque, qui entre par accident dans une vallée coupée du monde des vivants, aux pêchers en fleurs. Ses habitants vivent dans une forme de paradis. Après avoir découvert leur vie en les écoutant, et après avoir fait le serment de ne pas divulguer leur secret, il s’en retourne dans son pays. Mais il ne peut garder son secret. Le souverain fait effectuer des recherches dans tout le pays, mais en vain. Et le monde des pêchers en fleurs reste une histoire au succès constant à travers les siècles, dans le monde asiatique. (extrait de Wikipedia)

 

Une autre composition calligraphique de ce poème

Un poème de Wang Wei calligraphié en xingcao en 2022 – © corinne leforestier

 Hier après-midi, tandis que je dessinais dans la lande de genets, deux vols de grues cendrées sont passées au-dessus du col de Chaudon.

Bientôt les premières fleurs de pruniers…

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