寒山詩

今日巖前坐
坐久煙雲收
一道清谿冷
千尋碧嶂頭
白雲朝影静
明月夜光浮
身上無塵垢
心中那更憂

Un poème de Han Shan 寒山 (VIIe ‑ VIIIe)

Aujourd’hui, je suis assis devant une falaise
Brumes et nuages finissent par se dissiper
L’unique voie d’accès est un cours d’eau clair et froid
À deux mille mètres culminent les monts de jade
Le matin, les ombres des nuages blancs bougent à peine
La nuit, une lune brillante ondoie sur les flots
Sur mon corps, il n’y a ni poussière ni souillure
Comment y aurait-il encore des soucis dans mon cœur ?

traduction Ahikar

Un poème de Han Shan calligraphié en xingcao en 2021 – © corinne leforestier


Le voici lu en mandarin

 

jīn rì yán qián zuò ,
zuò jiǔ yān yún shōu 。
yī dào qīng xī lěng ,
qiān xún bì zhàng tóu 。
bái yún zhāo yǐng jìng ,
míng yuè yè guāng fú 。
shēn shàng wú chén gòu ,
xīn zhōng nà gēng yōu 。

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Vous trouverez aussi quelques explications
tirées d’un texte rédigé par Ahikar

Troisième vers :
一道清谿冷
yī dào qīng xī lěng
L’unique voie d’accès est un cours d’eau clair et froid.

道 (dào) : L’auteur joue sur le sens de dào, la voie au sens propre, et la voie (le tao) difficile d’accès, même pour les initiés.

Septième vers :
身上無塵垢
shēn shàng wú chén gòu
Sur mon corps il n’y a ni poussière ni souillure

Dans la biographie du grand poète Qu Yuan (vers 343 – vers 279 av. notre ère) par Sima Qian (145-87 avant notre ère), le grand historien écrit :
« Lavé des souillures (du monde), dépouillé de la flétrissure (de son siècle), telle une cigale de sa mue, il sait voguer librement au-delà des poussières (de ce siècle), sans être taché par ses impuretés. Immaculé, la boue ne le souille point. »
(Qu Yuan, Élégie de Chu, page 27, traduction de Rémi Mathieu)

sans poussière 無塵 © corinne leforestier 2021


Une autre calligraphie du même poème

A suivre …

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